La Ville de Québec allie facilement science et divertissement

Peu de congrès scientifiques offrent la possibilité d’écouter des lauréats du prix Nobel le jour et de grandes vedettes internationales de la musique la nuit, mais c’est exactement ce type d’événement que Normand Voyer a réussi à organiser. En 2016, le chimiste et professeur de l’Université Laval a aidé Québec à obtenir les droits d’accueil de la 13e édition de l’International Symposium on Macrocyclic and Supramolecular Chemistry (ISMSC) – une conférence sur la chimie macrocyclique et supramoléculaire qui s’est tenue en 2018. L’événement a eu lieu en même temps que le très populaire Festival d’été de Québec.

« Chaque fois que nous organisons un congrès scientifique ou un symposium, c’est l’occasion rêvée de montrer qui nous sommes et les installations renommées dont nous disposons ainsi que d’aider la population étudiante à présenter ses travaux scientifiques dans sa propre ville, explique M. Voyer. C’est aussi un excellent moyen de mettre en valeur du même coup notre riche culture. »

Le Cercle des ambassadeurs de Québec, un guichet unique de services-conseils, soutient les ambassadeurs dans leur démarche d’organisation de congrès internationaux à Québec en offrant des outils, des ressources et des programmes de soutien financier utiles à la planification et à la promotion des congrès et de la destination. 

« Nous voulons offrir une aide utile et soutenir les gens du début à la fin du processus d’organisation d’un congrès, explique Nathalie Nault, responsable du Cercle des ambassadeurs de Québec. Dans le cadre de l’International Symposium on Macrocyclic and Supramolecular Chemistry, nous avons offert divers programmes de soutien financier et mené une importante campagne de promotion pour la ville de Québec. » 

Après avoir examiné l’offre convaincante, le conseil consultatif a rapidement accordé à Québec le droit d’accueillir l’événement. C’est un exploit que M. Voyer attribue à l’acuité scientifique de la ville ainsi qu’à des attraits comme sa beauté naturelle, son charme européen caractéristique et sa joie de vivre généralisée.

Pour ce qui est de l’élaboration du programme, M. Voyer salue l’esprit collaboratif qui règne dans la ville et qui a fait de ce processus un jeu d’enfant. « Je pensais que ce serait un gros défi, mais cela s’est avéré facile. Nous disposons d’un formidable réseau d’entreprises et le Centre des congrès de Québec nous a aidés à faire en sorte que tout se passe bien. »
 

Un événement qui aura marqué les esprits et les cœurs

Du 8 au 13 juillet 2018, des centaines de chimistes de 42 pays se sont réunis au Centre des congrès de Québec pour présenter leurs recherches et discuter des dernières avancées en chimie macrocyclique et supramoléculaire. Le symposium a accueilli plusieurs conférenciers inoubliables, dont deux lauréats du prix Nobel : Ben Feringa de l’Université de Groningue et Fraser Stoddart de l’Université Northwestern. « C’est déjà difficile de faire venir une personne ayant un prix Nobel, mais deux? C’est impressionnant! », ajoute M. Voyer. 

Tout au long de la semaine, des présentations par des conférenciers invités, des exposés et des séances de présentation par affiches ont permis de tenir de nombreuses discussions sur la chimie macrocyclique et supramoléculaire. En outre, les possibilités de réseautage ont permis aux personnes présentes d’échanger des idées, de renforcer leurs relations et d’établir de nouvelles collaborations avec des spécialistes partageant les mêmes idées.

La ville de Québec a le don unique de joindre l’utile à l’agréable et c’est l’une des raisons pour lesquelles elle attire continuellement des congrès internationaux. Les personnes qui participaient au symposium se sont immergées dans tout ce que la ville a à offrir pendant les mois d’été. Nombreux sont ceux qui ont profité des pauses entre les séances pour visiter le Vieux-Québec, connu pour ses bâtiments historiques, ses charmantes boutiques et ses rues pavées parsemées de bistrots animés.

M. Voyer ajoute que l’élément qui aura été le plus marquant pour les délégations a été le Festival d’été de Québec, l’un des plus grands festivals de musique du Canada. L’événement, qui s’est déroulé sur 11 jours, a proposé une programmation incroyable comprenant des concerts de Neil Young, du Dave Matthews Band, des Foo Fighters, de Beck, de The Weeknd ainsi que de nombreux artistes émergents. Beaucoup de personnes présentes au symposium ont acheté un laissez‑passer pour la semaine au prix de 100 $, ce qui leur a permis d’assister à des spectacles en plein air dans de nombreux lieux dispersés dans toute la ville.

« Le colloque n’était pas seulement une occasion importante de montrer ce que nous faisons pour être compétitifs en chimie à l’échelle internationale, c’était aussi une fantastique vitrine pour notre région et nos cultures, affirme M. Voyer. C’est important, car même si les gens viennent à notre congrès pour parler de science, ils veulent aussi sortir et découvrir la ville à la fin de la journée. »

La création d’un changement durable

Comme tout événement de grande envergure, le symposium a généré des retombées économiques substantielles dans la ville, puisque les quelque 450 participants ont dépensé dans les restaurants, les hôtels, les attractions et bien d’autres entreprises du coin.

Depuis, de nombreuses retombées à long terme ont aussi été observées. Il ne fait aucun doute pour M. Voyer que le symposium a fortement incité des doctorants et des chercheurs étrangers à interagir et à établir des relations avec des gens de Québec. « L’événement a permis d’attirer des chercheurs et chercheuses titulaires de doctorats du monde entier qui sont venus visiter la ville et voir les recherches de pointe menées dans leur domaine », ajoute-t-il.

Bien entendu, l’une des retombées les plus durables de cette initiative est qu’elle a mis en valeur l’expertise du secteur scientifique de Québec, en montrant aux universitaires, aux chercheurs et aux étudiants du monde entier les travaux novateurs menés par les esprits visionnaires du pays.

« La science canadienne est sous-estimée sur la scène internationale, déclare M. Voyer. C’est notre travail et notre devoir de la présenter au monde entier. Je suis convaincu qu’il est important que nous organisions des événements scientifiques au Canada pour mettre en évidence la qualité et le niveau des travaux scientifiques que nous menons, non seulement en chimie macrocyclique et supramoléculaire, mais aussi dans toutes les autres disciplines scientifiques. »