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4th Insects to Feed the World Conference group photo

Étude du cas du congrès « Insects to Feed the World »

Étude du cas sur le congrès « Insects to Feed the World »

Un congrès unique aux répercussions importantes

L’étude sur les retombées durables de Destination Canada analyse les bienfaits supratouristiques de 16 événements d’affaires tenus au Canada entre 2018 et 2024. La présente étude de cas examine les retombées extraordinaires du congrès « Insects to Feed the World » sur la recherche et l’industrie au Québec.

De la structuration d’un secteur émergent à l’inspiration des visionnaires de demain, le congrès Insects to Feed the World à Québec traduit le pouvoir des événements. 

Même si leur consommation est rare au Canada, les insectes sont de plus en plus reconnus comme une précieuse source alimentaire pour les animaux et les humains, tout en ayant un impact minime sur l’environnement. 

Depuis la quatrième édition du congrès Insects to Feed the World tenu à Québec du 12 au 16 juin 2022, l’industrie des insectes comestibles gagne en force. 

Parmi les 580 participants à cet événement sans précédent figuraient notamment des leaders des industries des insectes comestibles et de l’alimentation animale, des chefs de file du milieu universitaire et des représentants d’organisations non gouvernementales venus discuter des progrès dans ce domaine.       


Le rôle des organismes de marketing de destination  

Dans le cadre de cet événement, l’organisme de marketing de destination (OMD) Québec Cité Destination AffairesIcône pour lien externe a fait équipe avec le Centre des congrès de QuébecIcône pour lien externe et Destination Québec CitéIcône pour lien externe (anciennement l’Office du tourisme de Québec). Les hôtes Marie‑Hélène Deschamps et Grant Vandenberg, tous deux professeurs à l’Université Laval, ont coprésidé le comité d’organisation local (COL). 

Afin de recueillir les propositions de destinations pour la tenue du congrès, un conseil international a sollicité des candidatures lors de réunions. Par la suite, le conseil a choisi d’examiner ces candidatures au lieu de lancer un processus officiel d’appel de propositions. 

Lorsque Grant Vandenberg a signalé son intérêt, l’OMD lui a fourni des outils essentiels pour lancer le projet, notamment des renseignements sur les programmes de soutien financier, du matériel de promotion de la destination et de la documentation pour appuyer sa proposition, tout en lui donnant accès à des ressources à Québec. L’OMD a également facilité les démarches visant à retenir les services de ConferiumIcône pour lien externe, une entreprise locale d’organisation de congrès. 

Après comparaison avec quatre autres villes dans le monde, Québec s’est imposée comme le premier choix. 

Marie-Hélène Deschamps et Grant Vandenberg, co-présidents du comité local d’organisation de l’édition 2022 du congrès « Insects to Feed the World ». 

Marie-Hélène Deschamps et Grant Vandenberg sont respectivement professeure adjointe et professeur titulaire à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval.

Viser l’avenir

Le congrès avait pour but de favoriser le dialogue et la mise en commun de résultats de recherche sur l’utilisation des insectes pour la sécurité des denrées alimentaires et des aliments pour animaux. Ses objectifs comprenaient la rédaction de lois pertinentes fondées sur des données probantes, le développement du savoir collectif et la promotion de l’innovation au sein du secteur.  

En outre, le COL a fait appel à des équipes de recherche spécialisées dans l’élevage d’insectes pour nourrir le bétail ainsi qu’à des hôtes de la région déterminés à mettre en valeur ce secteur et à favoriser l’acceptation sociale des aliments à base d’insectes. Le COL cherchait également à mieux faire connaître ce secteur et son rôle dans la production durable d’aliments pour les humains et les animaux. Ainsi, on a souligné la réduction des émissions de gaz à effet de serre au moyen de pratiques d’élimination du gaspillage alimentaire et du suprarecyclage, qui consiste à transformer une matière résiduelle de faible valeur en produit d’alimentation animale à valeur ajoutée. Enfin, l’influence sur les politiques était également un élément clé de l’ordre du jour.

L’OMD poursuivait plusieurs objectifs cruciaux avec ce congrès :

  • Générer des retombées économiques : La ville de Québec prévoyait de générer d’importantes retombées économiques, notamment une hausse des recettes grâce au tourisme, aux avantages pour les entreprises locales et à la création d’emplois.
  • Mettre en valeur l’expertise de la ville en matière d’accueil : Ce congrès servirait de tribune pour montrer le savoir-faire de la ville dans l’organisation de congrès, son infrastructure, son caractère accueillant et ses capacités logistiques.
  • Inspirer les futurs ambassadeurs : À l’aide d’études de cas approfondies, les organisateurs du congrès cherchaient à encourager les futurs ambassadeurs de la région à soumissionner pour des congrès internationaux. 
  • Accroître la visibilité du secteur : Les organisateurs de l’événement souhaitaient mieux faire connaître ce secteur, non seulement pour sa valeur scientifique, mais pour ses contributions au gouvernement, aux industries et à l’adoption de politiques. Le congrès serait l’occasion d’explorer les avantages socioéconomiques des pratiques alimentaires à base d’insectes et de présenter les entreprises de transformation d’insectes. L’organisation d’un événement public mettant en vedette des transformateurs et producteurs locaux d’insectes permettrait de vulgariser ce secteur et de le faire découvrir à un plus large public.
  • Stimuler l’industrie : Le congrès permettrait aux universitaires de collaborer avec des industriels comme jamais auparavant, favoriserait la mise en commun de résultats de recherche et d’intérêt commerciaux et donnerait une impulsion au volet industriel de ce secteur. 
  • Échanger des connaissances sectorielles : Les organisateurs souhaitaient créer une plateforme pour le partage du savoir entre scientifiques, industriels et étudiants, et offrir une vitrine pour montrer au gouvernement et au public qu’il s’agit d’une industrie déjà bien implantée au Québec. Le congrès faciliterait le transfert des activités technologiques et de la recherche au niveau agronomique. Enfin, on envisageait de mettre sur pied une société universitaire internationale favorisant l’échange de connaissances scientifiques.
  • Faire la promotion d’une économie circulaire : Ce congrès représentait une occasion d’accroître la connaissance des avantages potentiels de ce secteur grâce à son modèle d’économie circulaire. L’agriculture est l’un des premiers modèles d’économie circulaire sans gaspillage, car les ressources végétales et animales sont réutilisées au profit les unes des autres.
  • Encourager la formation dans le secteur : Ce congrès permettrait de poser les bases de nouveaux cours universitaires ou collégiaux et de créer une chaire de recherche à l’Université Laval, ouvrant ainsi la voie à un partenariat officiel entre le milieu universitaire et l’industrie.                         
     

Les organisateurs souhaitaient montrer un modèle d’économie circulaire sans gaspillage dans lequel les ressources végétales et animales sont réutilisées au profit les unes des autres. 


Résultats clés

Les résultats clés de ce congrès comprennent :

  1. La création d’une chaire de recherche : La fondation de la Chaire de leadership en enseignement en production et transformation primaire d’insectes comestiblesIcône pour lien externe à l’Université Laval marque un jalon important. Mme Deschamps, qui en est titulaire, dirige la recherche visant à améliorer la collaboration entre le milieu universitaire, l’industrie et le gouvernement. Cette chaire a également pour but de structurer davantage l’industrie des insectes, objectif essentiel pour en assurer la pérennité. Cette initiative est principalement appuyée par un financement de l’industrie, un rare privilège pour une industrie naissante.
  2. Une reconnaissance officielle de la part du gouvernement : Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec a officiellement reconnu les insectes comme animaux d’élevage, étape cruciale pour le développement de l’industrie. Par conséquent, le gouvernement a mobilisé des ressources visant à soutenir l’industrie des insectes, qui est en pleine croissance.
  3. La fondation d’une association internationale : Vu l’absence d’un organe international pour encadrer le domaine des insectes comestibles, les participants au congrès ont décidé de former une nouvelle association internationale. À l’heure actuelle, la structure et les règlements administratifs ont été élaborés et un conseil d’administration a été mis sur pied.
  4. La formation d’aspirants chefs cuisiniers : Les partenaires du domaine culinaire du congrès ont offert une formation aux chefs cuisiniers en herbe inscrits à des écoles de cuisine ainsi qu’à des équipes de traiteurs de centres des congrès en insistant sur l’intégration d’insectes dans les menus d’établissements partout dans la ville.                   
     
  5. Certains mets servis lors du congrès. 


Conclusion

 « Le congrès Insects to Feed the World qui s’est déroulé à Québec est l’exemple parfait de ce que chaque pays, chaque ville aimerait accueillir. Il démontre le pouvoir de ce type d’événement, surtout pour un secteur émergent. » (Geneviève Leclerc, cofondatrice et PDG de #MEET4IMPACT) 

Québec (Québec). 

 

Le succès du congrès Insects to Feed the World souligne l’importance des événements d’affaires pour réaliser des progrès dans les secteurs économiques d’une destination. Ce congrès a joué un rôle déterminant dans la structuration de l’entomotechnologie pour en favoriser la croissance, la compréhension, l’acceptation et l’innovation. 


Québec est ressortie comme un véritable pôle de l’entomotechnologie, traçant la voie d’un avenir prometteur pour les industries des insectes au Canada. Vu la croissance notable observée chez les producteurs d’insectes et de produits à base d’insectes, le secteur est promis à une forte expansion.


Si des entreprises comme Aspire Food GroupIcône pour lien externe, qui exploite le plus grand élevage de grillons au monde à London (Ontario), investissent massivement dans l’industrie des insectes comestibles, tous les producteurs n’ont pas la capacité de transformer les insectes. C’est pourquoi le Centre bioalimentaire du Québec construit un laboratoire de transformation d’insectes en vue de répondre aux besoins des petits producteurs du Québec sur une base contractuelle.


À l’évidence, le congrès Insects to Feed the World a laissé sa marque en 2022, permettant au secteur de tirer profit d’avancées scientifiques et d’apporter une contribution significative aux systèmes d’alimentation durable et à l’innovation agricole à l’échelle mondiale.